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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 20:25

Quand j'étais au lycée, y avait ce gars sur qui tout le monde flashait. Tout le monde le kiffait avec ses tresses à la cainri, ses grosses baggy, ses tee-shirts XXL. On le kiffait aussi avec ses bottines Timberland malgré la chaude chaleur de l'Afrique. J'aimerai bien pouvoir dire que j'étais la nana qui feignait l'indifférence à sa présence, mais ce serait faux. Moi aussi je le kiffais. Dans le genre tellement mordue que quand je prends la décision ferme de lui parler, tout ce qui sort de ma bouche c'est « heeeeeeeeeuuuuuu ». Pathétique! De toute façon, kiffer sur ce gars était la condition sine qua non pour être in dans notre lycée. Faire comme tout le monde, une imbécillité dans laquelle les ados excellent. Mais il y avait un souci de taille The mec de l'école ne s'intéressait qu'aux lycéennes en talon.

 

J'aurai pu attendre le week-end pour aller faire du shopping et me procurer ma paire de bataille, mais ce serait cinq jours de perdus dans cette guerre des talons. Une fois chez moi, j'emprunte les compensées de ma tante. Je les porte jusqu'à l'heure du coucher, elles ont l'air très confortables. À vrai dire, je ne note même pas une grande différence entre ces 10 cm de talon et mes baskets fétiches rose bonbon. L'expression « je suis bien dans mes baskets » a été inventée pour moi.

Bref, sur le chemin du lycée, rien ne m'incite à faire demi tour, ni le sable dans lequel s'enfoncent mes talons à chaque pas, ni mon sac qui pèse des tonnes et qui me tire vers l'arrière comme pour me dire « go back home! », ni les regards indiscrets des gens dans la rue. Ah, j'oubliais de vous préciser...  je chaussais du 38 et ma tante du 40. Un tout petit détail à vrai dire. Ok je patauge dans ces chaussures, mais mon long jean patte d'éléphant (on ne rigole pas c'était très à la mode à l'époque) couvre le trop de chaussure qui dépasse. C'est en sueur que j'arrive au lycée où je n'aperçois point l'homme de mes rêves. C'est étrange d'habitude, en frimeur qui se respecte, il fait le tour de l'école dès 8h du matin, histoire de montrer ses sapes ou ses nouvelles tresses.

Tout est-il que je dépasse tous les lycéens d'une bonne tête, un atout de taille, il ne verra que moi. Génial! À 10h, je clopine plus que je ne marche, mais l'idée de le retrouver me donne le courage de faire le tour de l'école. Je ne comprends toujours pas pourquoi les élèves pouffent à mon passage. Je suis bien stylée non?

Essoufflée, je regagne ma classe où j'enlève mes chaussures, histoire de soulager mes pieds engourdis. Grosse erreur, ils ont enflé et impossible de les remettre dans ces perches sans souffrir le martyre, mais il le faut, parce qu'il est midi et « my man », sera forcément à la cantine.

Quelle horreur! La cours du lycée est bondée, des ampoules ont pris possession de mes pieds. On dirait que quatre mains se sont associées pour tordre mes pieds. À ce niveau là ce serait un crime de qualifier mon déplacement de démarche, je ressemblais à une dinde farcie aux fesses. Comme si cela ne suffisait pas, il se mit à venter dans ce pays où il n'y a jamais de vent. Mes pattes d'éléphant se soulèvent et laissent apparaître des restes de chaussure derrière moi. Les commentaires sanglants des élèves n'épargnent point mes oreilles. « Oh mon dieu c'est les chaussures de sa mère? » « Celles de sa grand-mère tu veux dire? » « Qu'est ce qui lui a pris ?» « Elle fait trop pitié ». Ils pouffent et paf, je me ramasse, face contre sable. Hilarité générale. OMG, c'est la honte de ma vie demain je change de lycée. Devinez qui m'aide à me relever. Lui, le bourreau des coeurs. Je l'ai cherché toute la journée et c'est maintenant qu'il débarque en me posant cette question, « ça va? ».

Dans ma tête plusieurs options genre: « connard tu ne vois pas que ma vie sociale est anéantie », ou « connard tout ceci est de ta faute » ou « connard je n'ai jamais été aussi bien ». Mais j'ai trouvé mieux: éclater en sanglot, avec mon visage où le sable faisait office de poudre. OMG! On dépasse la honte, demain je change de pays pensais-je. Quand j'entends mister man me dire:

  • Chut, ne pleure pas ça va aller.

Oh il compatit, re-sanglot.

  • Essaie de te calmer, je t'amène à l'infirmerie. Tu pourras marcher?

  • Non, je crois que mes chevilles se sont brisées.

  • Les deux? Sérieux?

J'en fait trop là! Pas grave il sourit et me porte dans ces bras. J'en connais qui vont maigrir de jalousie. OMG je rêve!

Il me tient la main quand l'infirmière fait semblant de soigner mes chevilles qui me font nullement mal. Il m'accompagne chez moi en voiture car je prétends que mes parents me détestent trop pour se déplacer pour moi. Oui je suis mauvaise, je sais.

Il me porte dans ces bras (encore je vais finir par m'y habituer moi), jusqu'à mon lit. Ma mère, qui est supposée me détester, le reçoit en héros et insiste pour qu'il partage notre repas. Cool! On passera tout l'après midi dans ma chambre à faire plus ample connaissance...

En fin d'après midi, arrive la question fatidique.

  • C'était ta première fois me demanda-t-il?

  • Oui avouais-je honteuse?

  • Pourquoi l'avoir fait?

  • Pour t'impressionner?

  • Fallait pas? Tu es magnifique en basket.

Pervers, vous pensiez qu'il m'avait pécho? Noooooon!

Je le fixe, cligne des yeux, il s'approche de moi et m'embrasse, je rêêêêêêêêêêêêvvvvvvvveeeeeeeeee! L'éruption de ma mère dans ma chambre, me fait réaliser que j'étais dans la triste réalité. Pour ne pas heurter les âmes sensibles, je suis dans l'obligation de ne pas vous raconter la suite de mon histoire, sorry! Sachez juste une chose, maintenant, j'ai la preuve que ma mère me déteste.

 

K.N.B

 

 

 

 

 

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commentaires

B
Kestion?after vou avez fini ensembl?
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